Jonathan ouvrit la porte de la soupente d’un coup d’épaule. La poussière que sa chute dégagea le fit tousser. Quand il alluma la lampe torche, ce qu’il découvrit ne l’étonna pas. Il n’y avait rien. Comme partout dans cette maison. Rien que quelques gravats et une collection impressionnante de toiles d’araignée. Les déjections des rongeurs, des rats qu’il entendait détaler à son approche, formaient un tapis uniforme qui semblait légèrement s’affaisser à chacun de ses pas comme un coussin d’air. Jonathan força le volet qui obstruait la lucarne. Par l’ouverture, il contempla une forêt de paraboles en béatitude devant le ciel gris métal. Le ciel de Berlin.
Jonathan se demandait pourquoi son client voulait se faire enterrer dans le caveau de cette maison sordide.
Il avait exigé au téléphone de veiller à ce qu’elle restât en l’état. Quelque chose dans cette voix aux accents de l’Est lui disait qu’il ne s’agissait pas là de ses dernières volontés, mais de ses premières.
Titre et Photographie : Jean-Pierre Viguié
Texte : Luc Delasnerie