J’aime manger les pêches, elle a une peau de pêche, j’aime la manger.
J’aime les pêches, j’aime sa peau, et pourtant je n’aime pas la peau des pêches. D’ailleurs la seule chose que je n’aime pas de la pêche c’est sa peau. Mais d’elle j’aime la peau et peut-être rien d’autre. Bien-sûr je ne mange pas sa peau, ce serait barbare! Et je ne suis pas sûr que ce soit bon, la peau qu’on aime des filles qu’on aime peut-être pas. Pour savoir si on aime il faut goûter, alors pourquoi, d’emblée, j’aime manger cette fille à la peau de pêche? Sans me soucier de la goûter, puisque j’associe sa peau à la pêche, pêche que j’aime tant manger.
En fait je n’en ai rien à faire d’aimer cette fille.
Ce que j’aime c’est la manger. Sans me soucier de l’aimer.
L’amour ne doit pas être un souci.
Titre et Photographie : Jean-Pierre Viguié
Texte : Luc Delasnerie